VOS DROITS
Avec la loi climat et résilience du
22 août 2021, l’ère de la fin des pas-
soires thermiques a définitivement
sonné. Selon un calendrier progressif
mis en place à partir de cette année
2023, le gouvernement s’attelle à la
suppression de ces habitations éner-
givores qui polluent fortement.
Augmentation du déficit foncier
Pour rappel, le déficit foncier est un
mécanisme fiscal qui permet à un
acquéreur d’un bien immobilier loca-
tif ancien de déduire de ses revenus
le montant des travaux engagés pour
la rénovation du logement. Dans son
fonctionnement, le bailleur d’un loge-
ment qui le propose à la location nue
(non meublé) et qui relève du régime
d’imposition au réel peut déduire ses
charges de ses revenus fonciers. Si le
montant de ses charges est supérieur
à ses revenus fonciers, cette situa-
tion génère un déficit foncier qui peut
alors être déduit du revenu global et
permettra de diminuer le montant de
l’impôt sur le revenu.
Pour inciter plus fortement les proprié-
taires à rénover leur bien, le Parlement
a voté le doublement du montant du
déficit foncier pour les travaux de
rénovation énergétique des passoires
thermiques, qui passe désormais de
10 700
€ à 21 400 €.
Une incitation à rénover !
Cette mesure concerne la rénova-
tion thermique des logements ayant
un DPE E, F ou G. Elle devrait s’appli-
quer entre 2023 et 2025. Ces dates
correspondent au calendrier d’inter-
diction de mise en location des pas-
soires thermiques. Il faut retenir qu’un
logement de classe G ne pourra plus
être loué en 2025,
et pour les loge-
ments classés F
et E, ces interdic-
tions auront lieu en
2028 et 2034.
Un dispositif limité dans
le temps
Toutefois, mieux vaut ne pas attendre
pour profiter de ce dispositif. Sa durée
est limitée et s’applique pendant les
trois années suivant l’engagement des
travaux de rénovation. Concrètement,
cette nouvelle mesure s’applique aux
travaux payés entre le 1
er
janvier 2023
et le 31 décembre 2025 pour lesquels
le contribuable justifie de l’accepta-
tion d’un devis. Lorsque le bailleur
relève du régime réel, il peut déduire
la totalité de ses charges et travaux de
rénovation pour calculer son revenu
imposable. En clair, il n’est imposable
que sur la différence constatée entre
le montant des loyers encaissés et les
dépenses qu’il a réalisées.
Gare à l’effet boomerang
Une fois le doublement du déficit fon-
cier accordé, la prudence reste de
mise. En effet, si ce coup de pouce
présente de nombreux avantages,
notamment fiscaux, il pourrait cepen-
dant réserver de mauvaises surprises.
Ainsi, le logement d’une passoire
thermique, une fois les travaux néces-
saires effectués, doit impérativement
passer d’une classe E, F ou G à une
classe A, B, C ou D. Le propriétaire
devra apporter la justification du clas-
sement de performance énergétique
avant le 31 décembre 2025. Pour cela,
il présentera le nouveau DPE. Si l’ha-
bitation n’est pas parvenue à remon-
ter dans le classement, l’avantage
accordé par l’administration fiscale
sera repris.
Le montant du déficit foncier pour
les travaux de rénovation énergétique
des passoires thermiques passe
de 10 700 € à 21 400 €.
Les loyers perçus en
contrepartie de la location
d’un logement non meublé
sont soumis au barème de
l’impôt sur le revenu.
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